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Version actuelle datée du 14 octobre 2018 à 16:51
43 A Paimpol, ce vendredi matin, 11 oct. 1912. - Sur le socle de la vieille croix décapitée, réduite à un simple fût, qui se dresse encore à l'angle des « chemins verts » là où ils débouchent sur la route de Ploubazlanec, du côté de l'église, je lis cette inscription : Y : IACOB, 1806. - J'ai poussé jusqu'à Lanvignec, ans la délicieuse matinée d'automne, lumineuse, mi-or et mi-argent, où trainent les impalpables mousselines des buées du matin. Pris le petit chemin sinueux que suivaient naguère les convois des riches Paimpolais pour aller dormir sur la petite colline verte, à l'ombre des ormes immenses et des grands ifs. Pour grimper à la chapelle le chemin se transforme tout à coup en un véritable tunnel de verdure, entre les talus plantés d'arbres et d'où pendent des ronces en lianes. Silence, chants d'oiseaux. Non loin, sur la droite, de hauts murs de jardins qui enserrèrent peut-être ceux du monastère. Colline de pénitence et de piété : vers le nord-est, petite percée entre les arbres vers la mer. Tintement des cloches de Paimpol. Bruit lointain des charpentiers constructeurs de vaisseaux.
La chapelle, toujours ouverte. Intérieur un peu sombre. Deux petits transepts arrondis. Dans celui de droite un tableau représentant deux femmes assises comme en extase écoutant une 3e (peut-être un homme, le Christ lui-même, mais à figure de jeune fille) qui, debout entre elles