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Je vais à Pont-Labbé au lieu de filer comme naguère |
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défiler des prés mouillés, des verdures imbibées, |
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Version du 6 octobre 2018 à 16:10
74 le saint exprès s'est voilé de brume. De la pluie, non, pas précisément, mais le ciel envahi, toute un emmagasinement de nuées uniformément tassées et qui encombrent l'espace, [ni?] laissent pas un coin claire. Une ouate grise immobile, et qui suinte. C'est un pluviotement indéfini et vague. Cela mouille très fort et n'a pas l'air de pleuvoir. Bref, la plus [sournoise?], [tenue?], jésuistique. Tout l'horizon moyé. Une buée imprécise, flotttante à la fois et figée. Je vais à Pont-Labbé au lieu de filer comme naguère vers les grands lointains occidentaux. Il est 7 heures du matin et in ne fait ni matin ni soir. Journée neutre, sans sexe, avec toujours cette bruine sans fin. On joue là-bas la Revue de Nicolas. J'ai promis d'aller et je vais. En wagon, je regarde défiler des prés mouillés, des verdures imbibées, toute une nature à forme d'éponge sursaturée.
J'ai l'esprit comme le temps : aucune image précise, aucune idée, aucun désir net. Mais maintenant, fenêtre ouverte, et dans la vitesse, j'ai l'impression du vent et ce la me fouette un le cerveau. En somme ce temps-là même a son charme. (C'est humide et mou, mais très vert aussi, d'un vert embaumé, d'où montent des fraicheurs, des odeurs de choses toutes pénétrées d'eau. Les gars [dépitent?], dans le brouillard. A Pont-Labbé, comme je n'ai pas prévenu, personne ne m'attend et je vais seul, devant moi. Toujours même bruine avec un peu plu de vent qui sent la mer voisine, la grande haleine atlantique. l'étang a comme des [rebroussés?] de lames courtes et heurtées, des écumes, un air jaunâtre et gris sale. Je prends