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Version du 6 octobre 2018 à 11:02
70 Il est mer basse. Les vases verdâtres sont découvertes ; des mouettes en chasse y sèment de délicieux points blancs. De l'autre côté des vases, en face de moi, est la berge gauche avec les masses somptueusement colorées des bois de [Lanniron?]. Un balustre de pierre domine la grève : on rêve de s'y voir accouder quelque châtelaine d'antan, quelque Dame du temps Passé. Et tout cela est très grave, très doux aussi, très « arrière-saison » - Octobre m'apparaît un pue comme ce calme et noble paysage d'eau, de ciel, de bois, plein de silence, de sérieurx un peu triste. A peine un roulement de voiture lointaine, ou un ruissement de brise dans les poins de Kerlagatu, sur ma droite. Octobre se symboliserait bien, ce me semble, dans un parc profond, aux lignes amples et nobles, une architecture de frondaisons aux couleurs passées, dévalant par grandes masses lourdes et embaumées, comme les ondes d'une chevelure immense. Dans ce parc, une grande pièce d'eau, avec des laintains violets, des fuites infinies, une barque endormie près de la rive, dans les roseaux, depuis les départs -. C'est le repos, le recueillement et comme l'entrée dans l'éternel. Rien de vivant que les nuages du ciel, leurs grandes formes magnifiques et calmes, leur allure lente, un air de demi-paresse majestueuse, toujours comme des cygnes mystérieux dont le glissement passe sans presque déchirer le miroir uni de l'eau qui les porte.