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Version du 23 septembre 2018 à 08:38

Dimanche matin. - 3 décembre 99.. Bott vient de me jeter des cailloux dans la croisée de ma chambre : « Poète, prends ta lyre ! » crie t-il. Quelle lyre pourrait rendre les surprenantes lueurs qui rayent le ciel dans l'Orient, au-dessus de la montagne de Locronan, par delà la Baie ? Ce sont des gerbes horizontales, de grandes teintes - ou plutôt obliques - qui semblent jaillir d'une source encore mystérieuse. Et il y a là des nuances adorables, mais inexprimables, toute une joaillerie en fusion qui coulerait de l'est vers le Nord-Est ; la Baie de Morgat là-dessous s'allume. - Et la plage où la mer qui baisse a laissé de son humidité brille comme de l'étain clair. J'écris ceci dans le jardin de Bott. Derière moi, sur la hauteur cultivée, les glèbes sebent s'illuminer aussi, comme le ciel. un mouin à vent, aux vieillles toiles, semble agiter des ailes délicieusement roses. Le ent est un peu vif. Dans la route, des marins passent, qui me disent un « bonjour » et qui se rendent à la messe.