Différences entre versions de « 8:96:9766 »
(Une version intermédiaire par le même utilisateur non affichée) | |||
Ligne 6 : | Ligne 6 : | ||
L’importance archéologique que vous reconnaissez aux substructions de l’Hypogée-Martyrium de Poitiers, et dont vous avez souvent donné des preuves au milieu même de la polémique soulevée sur leur détermination, m’engage à vous informer de la mesure que je me suis trouvé contraint de prendre il y a quelques jours à leur sujet. Vous aimerez mieux, n’est-il pas vrai, connaître par moi plutôt que par le public cette mesure elle même, la manière dont elle a été mise à exécution et les raisons qui l’ont motivée ? Je le comprends. Voici donc les renseignements seuls exacts relatifs à cette affaire. |
L’importance archéologique que vous reconnaissez aux substructions de l’Hypogée-Martyrium de Poitiers, et dont vous avez souvent donné des preuves au milieu même de la polémique soulevée sur leur détermination, m’engage à vous informer de la mesure que je me suis trouvé contraint de prendre il y a quelques jours à leur sujet. Vous aimerez mieux, n’est-il pas vrai, connaître par moi plutôt que par le public cette mesure elle même, la manière dont elle a été mise à exécution et les raisons qui l’ont motivée ? Je le comprends. Voici donc les renseignements seuls exacts relatifs à cette affaire. |
||
− | J’ai remis, il y a peu de jours (8,9 et 10 novembre), dans cette intéressante substruction, toutes les terres, c’est- à- dire environ cinquante mètres cubes, qui en avaient été extraites en décembre 1878. Les soins les plus grands, vous n’en pouvez douter, ont été apportés à ce remblaiement ; il n’a été fait que par cinq terrassiers habitués à ce genre de travaux, sous ma seule direction avec mon concours manuel et dans les conditions suivantes. |
+ | J’ai remis, il y a peu de jours (8, 9 et 10 novembre), dans cette intéressante substruction, toutes les terres, c’est- à- dire environ cinquante mètres cubes, qui en avaient été extraites en décembre 1878. Les soins les plus grands, vous n’en pouvez douter, ont été apportés à ce remblaiement ; il n’a été fait que par cinq terrassiers habitués à ce genre de travaux, sous ma seule direction avec mon concours manuel et dans les conditions suivantes. |
Après un nettoyage complet de la chapelle et des objets qui en font partie, et ce nettoyage n’était pas inutile, comme vous le verrez plus loin, j’y ai rapporté tous les morceaux de pierre sculptés ou avec inscription qui ne tenant pas aux murs au moment de la découverte avaient été trouvés parmi les matériaux de remblais et portés en dehors de l’édifice (voir au dos) (I). Ce travail achevé, j’ai complétement garni de planches se recouvrant entre elles tous les murs ainsi que les cinq faces de l’autel, afin que les terres me puissent leur causer aucune altération. J’ai de plus couvert également de planches chacune des pierres taillées revêtues ou non de sculptures et d’inscriptions, et j’ai placé à la maire sur les planches recouvrant ces pierres ainsi que sur le fond de l’édifice une couche de moellons d’environ trente centimètres d’épaisseur. Cette couche représente quatre mètres cubes et se compose d’un moellon qui ayant jadis appartenu au monument pouvant un jour servir à le remettre en ordre. [Illisible] |
Après un nettoyage complet de la chapelle et des objets qui en font partie, et ce nettoyage n’était pas inutile, comme vous le verrez plus loin, j’y ai rapporté tous les morceaux de pierre sculptés ou avec inscription qui ne tenant pas aux murs au moment de la découverte avaient été trouvés parmi les matériaux de remblais et portés en dehors de l’édifice (voir au dos) (I). Ce travail achevé, j’ai complétement garni de planches se recouvrant entre elles tous les murs ainsi que les cinq faces de l’autel, afin que les terres me puissent leur causer aucune altération. J’ai de plus couvert également de planches chacune des pierres taillées revêtues ou non de sculptures et d’inscriptions, et j’ai placé à la maire sur les planches recouvrant ces pierres ainsi que sur le fond de l’édifice une couche de moellons d’environ trente centimètres d’épaisseur. Cette couche représente quatre mètres cubes et se compose d’un moellon qui ayant jadis appartenu au monument pouvant un jour servir à le remettre en ordre. [Illisible] |
||
(I) Trois objets ayant seuls échappés à ma vigilance, savoir les deux dalles avec ornementations géométriques et un fragment avec inscriptions provenant du battement du jambage gauche de la porte, ont été mis dans une caisse et confié en dépôt à la société des Antiquaires de l’Ouest. Cette caisse est cachetée, porte une inscription et a fait le sujet d’un accusé réception avec promesse de rendre à l’édifice les objets qu’elle contient lorsque le moment sera venu. |
(I) Trois objets ayant seuls échappés à ma vigilance, savoir les deux dalles avec ornementations géométriques et un fragment avec inscriptions provenant du battement du jambage gauche de la porte, ont été mis dans une caisse et confié en dépôt à la société des Antiquaires de l’Ouest. Cette caisse est cachetée, porte une inscription et a fait le sujet d’un accusé réception avec promesse de rendre à l’édifice les objets qu’elle contient lorsque le moment sera venu. |
Version actuelle datée du 3 juillet 2018 à 13:51
à Monsieur Joseph Berthelé archiviste des Deux- Sévres Niort
Mon cher ami ; L’importance archéologique que vous reconnaissez aux substructions de l’Hypogée-Martyrium de Poitiers, et dont vous avez souvent donné des preuves au milieu même de la polémique soulevée sur leur détermination, m’engage à vous informer de la mesure que je me suis trouvé contraint de prendre il y a quelques jours à leur sujet. Vous aimerez mieux, n’est-il pas vrai, connaître par moi plutôt que par le public cette mesure elle même, la manière dont elle a été mise à exécution et les raisons qui l’ont motivée ? Je le comprends. Voici donc les renseignements seuls exacts relatifs à cette affaire.
J’ai remis, il y a peu de jours (8, 9 et 10 novembre), dans cette intéressante substruction, toutes les terres, c’est- à- dire environ cinquante mètres cubes, qui en avaient été extraites en décembre 1878. Les soins les plus grands, vous n’en pouvez douter, ont été apportés à ce remblaiement ; il n’a été fait que par cinq terrassiers habitués à ce genre de travaux, sous ma seule direction avec mon concours manuel et dans les conditions suivantes. Après un nettoyage complet de la chapelle et des objets qui en font partie, et ce nettoyage n’était pas inutile, comme vous le verrez plus loin, j’y ai rapporté tous les morceaux de pierre sculptés ou avec inscription qui ne tenant pas aux murs au moment de la découverte avaient été trouvés parmi les matériaux de remblais et portés en dehors de l’édifice (voir au dos) (I). Ce travail achevé, j’ai complétement garni de planches se recouvrant entre elles tous les murs ainsi que les cinq faces de l’autel, afin que les terres me puissent leur causer aucune altération. J’ai de plus couvert également de planches chacune des pierres taillées revêtues ou non de sculptures et d’inscriptions, et j’ai placé à la maire sur les planches recouvrant ces pierres ainsi que sur le fond de l’édifice une couche de moellons d’environ trente centimètres d’épaisseur. Cette couche représente quatre mètres cubes et se compose d’un moellon qui ayant jadis appartenu au monument pouvant un jour servir à le remettre en ordre. [Illisible] (I) Trois objets ayant seuls échappés à ma vigilance, savoir les deux dalles avec ornementations géométriques et un fragment avec inscriptions provenant du battement du jambage gauche de la porte, ont été mis dans une caisse et confié en dépôt à la société des Antiquaires de l’Ouest. Cette caisse est cachetée, porte une inscription et a fait le sujet d’un accusé réception avec promesse de rendre à l’édifice les objets qu’elle contient lorsque le moment sera venu.