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146 nous prenons à travers la dune sablonneuse dont l'herbe brûlée est glissante sous nos pas, et où les chardons bleus n'ont plus que des tons calcinés, ds la direction de Pors-Gwenn. Les poteaux télégraphiques qui mènent au sémaphore sont toute la végétation de cette côte nue, solitaire et tragique. - La falaise rocheuse, et de toutes les teintes, à Port-Blanc. Pas une maison, si ce n'est sur la pointe, et au sommet de la dune, quatre murs sans toit. En revanche, ruines d'un dolmen sur un promontoire, au bord du sentier de falaise. - Viennent ensuite, sur le rebord, trois treuils à goëmon, espèces de chevalets avec treuils de bois ayant à chaque bout des manivelles de fer, et maintenus par des charges de pierres. Seuls bruits, la mer, le vent et les goëlands. Un peu au-delà encore, gde faille enguirlandée de saxifrages et d'autres plantes minuscules et charmantes, semblables elles-mêmes à une floraison de pierre ou de corail vert-pâle. Le ciel, très-grands ; lumière un peu voilée ; nuages légers, en coups de pinceau donnés à tort et à travers dans l'azur. Vers l'Ouest, des fumées de goëmons qu'on brûle. La dune est creusée de longues fosse noirâtres qui semblent attendre des cadavres, et qui sont des hypocaustes de varech. On pêche la sardine à Portivy, mais il n'y a pas de poisson, cette année, nous dit Le Bohec - un pêcheur qui, avec ses pareils, vague sur le môle, les bras croisés. 10h du soir. - Pendant quel les chevaux de bois, - le carrousel, comme on disait